© Mikha Wajnrych
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Cie Mossoux-Bonté

Presse

Les trublions bruxellois, Nicole Mossoux et Patrick Bonté, auscultent nos tristes passions dans A Taste of Poison, leur nouvelle création.

Voilà déjà plus de vingt ans que le duo formé par Nicole Mossoux et Patrick Bonté envoûte les scènes belges et internationales de leur univers singulier, étrange, déroutant. Qu’ils mêlent danse et théâtre ou donnent vie à des marionnettes, ils n’ont de cesse d’éclairer nos bizarreries, nos penchants les plus obscurs. Leur nouvelle création, A Taste of Poison, s’inscrit dans le prolongement d’Histoire de l’imposture, précédent spectacle qui faisait souffler sur les jeux de rôles sociaux et autres faux-semblants le vent d’une énergie sauvage et libératrice.  Avec la complicité de cinq interprètes, comme autant « d’experts en comportement », le tandem de chorégraphes se penche cette fois sur des passions aussi répandues que funestes : addictions, attitudes perverses, rapports de domination, profits démesurés, passages à l’acte. L’art parviendra-t-il à donner un sens à ce chaos qui oscille entre rires et larmes ?

Delphine Baffour, La Terrasse / Janvier 2017

 

On vit une époque tellement révoltante, où les valeurs démocratiques minimales disparaissent dans un cynisme à visage découvert, que le théâtre et même la danse participent à la réflexion. Dans le cas de la compagnie Mossoux-Bonté, ce n’est pas la première fois qu’ils dévoilent les faux semblants la comédie sociale. "Histoire de l’Imposture" remontait dans le temps pour dénoncer joyeusement les hypocrisies de la vie en société (...).

Ici la satire est plus amère, plus féroce et surtout plus politique. Visuellement elle joue sur le contraste entre des "scientifiques" en uniforme blanc faisant subir 9 tests à des "victimes" (...) jouant avec habileté sur le décalage entre le sérieux de la "science" et son utilisation perverse. On reste dans cette logique grinçante et élégante à la fois qui fait tout le charme des Mossoux-Bonté (...), où l’inquiétante étrangeté, vraie signature de la compagnie, s’insinue dans ce "Taste of poison".

Christian Jade, RTBF / Mars 2017

 

La nouvelle investigation chorégraphique de Patrick Bonté vise les comportements toxiques qui innervent nos sociétés. A Taste of Poison termine sur la conclusion : « Jamais le goût du poison n’a été meilleur. » Une pièce sur les sodas et le fast food ? Non ! L’alimentation ne rentre pas dans le champ des huit expériences conduites par cinq scientifiques pour mieux savoir où nous ont mené nos addictions et obsessions contemporaines. Mais les comportements de ces chercheurs sont tout aussi suspects. Leur laboratoire ressemble à une clinique. Mieux : A un asile de fous. Et après une heure de spectacle (...) : Les fous ont élu un fou. Alerte!

(...) Dans cet univers faussement scientifique, parallèle et oblique à la fois, tout est fake. Mais le grotesque jouit ici de notre pleine approbation, puisqu’il est un langage qui révèle la vérité.

Thomas Hahn, Danser Canal Historique / Février 2017

 

Ça brasse large, mais surtout ça dépote, ça renverse, ça décoiffe, ça secoue (...). Les cinq interprètes, tous remarquables, époustouflants, nous emportent dans un tourbillon d’énergie, de mouvement, dans un manège infernal (...). L’ironie domine plus que jamais et l’on sort en se disant qu’effectivement, "l’avenir semble long comme un tunnel" mais avec la conviction également "que la danse fait respirer le monde".

Didier Béclard, L'Echo / Mars 2017

 

Qu’est-ce qu’un être humain ? De la chair et des os, mais aussi des passions, des pulsions, des addictions, des réflexes de domination ; (dans A Taste of Poison) la compagnie Mossoux-Bonté s’est chargée d’en étudier quelques specimens (...). Dûment vêtus de doctes blouses blanches, cinq experts du comportement auscultent sans ménagement leurs cobayes, à savoir eux-mêmes (…).
D’une précision chirurgicale, aux frontières de la danse et du théâtre, la gestuelle joue sur les paradoxes, attirant l’attention sur les quelques centimètres qui séparent une posture admise par la norme (une main d’homme posée sur une hanche féminine) d’une conduite obscène (la même main descendue sur la cuisse). Dénonçant tout à la fois les carcans et les pires veuleries de la comédie humaine, le spectacle pousse le spectateur à s’interroger sur les jeux de rôle sociaux.

Géraldine Kornblum, l’Humanité / Juillet 2019